Le bateau soupe
Les après-midi brûlantes appellent au farniente et à la lecture. C'est ainsi que j'ai découvert hier dans SUD-OUEST un article très intéressant sur un précurseur des restaus du coeur... Daniel Iffla OSIRIS.
Né le 27 juillet 1825, cet homme, dont je n'avais jamais entendu parler, était un des plus grands financiers de France du XIXème siècle. Juif bordelais, il est "monté" à Paris où il fait fortune. Il aurait pu jouir égoïstement de ses richesses mais comme vous pourrez le lire dans les liens que je vous mettrai plus bas, grand philantrope de son état il a préféré devenir mécène de son vivant puis après sa mort en 1907 puisqu'il a légué toute sa fortune pour le bien de l'humanité, l'Institut Pasteur étant son légataire universel.
Ses différentes donations faisaient l'objet d'un cahier des charges très précis et il n'était pas question de faire quoi que ce soit d'autre que ce qu'il avait strictement envisagé. Aussi, entre autres projets prestigieux, légua-t-il 2 millions à la ville de Bordeaux "au bénéfice des ouvriers âgés et des indigents des deux sexes sans distinction de religion". Ce magnifique projet devait prendre la forme d'un bateau construit selon des critères très précis et étonnamment moderne pour l'époque. Tout était prévu pour recevoir les nécessiteux : réfectoire, cuisine, laverie, magasin de vivres mais aussi, salles d'attente, services médicaux.. Un soin particulier était apporté à l'accueil des femmes enceintes. Il était équipé de chauffage, d'un éclairage électrique et d'eau potable.
Le "bateau soupe", comme il fut nommé, était accosté Quai Ste Croix et fut inauguré le 30 décembre 1912 et emplit son office jusqu'à la deuxième guere mondiale. Il fut en effet réquisitionné par l'armée allemande, et transformé en poste de DCA, coulé en 1944. Triste fin...
Si vous voulez en savoir plus : CLICK et RECLICK
Cette initiative n'était pas une entreprise isolée. Cet homme a passé sa vie à gagner de l'argent et à l'investir pour la cause humanitaire. Vous aurez pu lire dans les articles ci-dessus tous les projets qu'il a mis en oeuvre pour le mieux être de la population. Financer des fontaines d'eau potable à travers la ville, travailler au mieux être des pauvres gens, oeuvrer pour l'accession de l'hygiène pour tous, ériger des lieux de culte et des écoles, cette homme était un utopiste, mais qui se donnait les moyens d'accéder à ses rêves.
J'ai pensé ,en lisant cet article, à la Cité Radieuse, qui était un autre type de projet ambitieux visant à rendre la vie plus belle, plus douce pour accéder, peut-être, à un modèle de société idéale.