Des mots, une histoire
Encore un jeu d'écriture proposé par le blog DESIR D'HISTOIRES... Merci Oncle Dan, on en découvre des occasions de s'amuser chez toi...
Des mots, une histoire... La consigne est simple, chaque participant propose un mot
Mots imposés : nuage – moustique – calendrier – burlesque – candide – orage - canaliser – déluge – caresse – antidote – craquant – quatrains – calvitie – briquet – soleil – amadou – hallucinant – genou – foudroyer – mousse – promesse – langue – fesses – colère
Et quand la liste est close, chacun doit inventer un texte, une petite histoire... contenant tous les mots proposés.
Ainsi donc,
Amadou contemple son genou couronné. Juste une écorchure mais le jean est fichu. Sa mère va commencer par le foudroyer du regard et la colère suivra, la faisant déverser un déluge d'invectives, promesses de punitions terribles, tout cela dans un mélange de français et de langue africaine dont il ne comprend heureusement pas tous les mots.
Le gamin cherche comment éviter l'orage maternel. Il se dit que s'il arrive à fixer le soleil dix secondes sans ciller, peut-être ne sera-t-il pas grondé. Mais l'astre se cache derrière les nuages. Il décide alors de prier ; pas les anges, ces petits êtres craquants à l'air radieux et aux fesses rebondies ; Non, le Dieu tout puissant qui saura lui donner l'antidote pour canaliser le torrent de reproches qui va le submerger, et limiter la sanction qui l'attend. Candide, Amadou croit aux miracles.
Arrivé à la maison, il tend l'oreille. Seul le vol d'un moustique déchire le silence. Un pas, un autre... il aperçoit la calvitie naissante de son père, écrivant comme à son habitude des quatrains, installé à la table de la cuisine, le briquet posé sur son paquet de cigarettes. Les murs vert mousse sont couverts de calendriers des postes soigneusement collectionnés depuis l'année de sa naissance. Le papa est seul à la maison.
"Bonjour Fils" lui dit-il, salut accompagné d'une légère caresse sur la joue.
Le contraste avec ce qu'il attendait est hallucinant, à tel point que son appréhension lui semble maintenant burlesque. Mais Maman n'est pas encore rentrée...